mardi 13 mars 2012

Veto Onkelinx : une décision unilatérale regrettable


Hier, la ministre de la Santé Publique Laurette Onkelinx a opposé son veto à la décision du Comité de l’Assurance de ne plus financer les centres de référence pour  la fatigue chronique.  Les Mutualités Libres sont interpellées par le caractère unilatéral de ce veto et s’interrogent : le modèle de concertation belge a-t-il encore un avenir ?
Rappel des faits : dans le cadre de la réunion du Comité de l’assurance de la semaine dernière, l’Inami a décidé de suspendre le financement des  4 centres de références pour le traitement de la  fatigue chronique encore existants en Belgique et ce à partir du 31 décembre 2012.  A l’origine de cette mesure,  plusieurs rapports d’évaluation montrant que ces centres n’ont pas répondu aux attentes, notamment en matière de collaboration avec la première ligne (médecins, kinés, psychologues).

Critiques

Nichés au sein de cliniques universitaires (Anvers, Gand, Louvain, Mont-Godinne), les centres de référence pour la fatigue chronique sont critiqués de longue date car ils ne parviennent pas  assez à soutenir un modèle de prise en charge multidisciplinaire de la maladie en première ligne, comme recommandé par le Conseil  supérieur de la santé. Après 10 ans de fonctionnement, le modèle trop hospitalocentriste des centres  n’a en outre pas réussi à organiser la prise en charge précoce et coordonnée de cette maladie, avec pour conséquence une chronicisation des symptômes chez les patients (la maladie « s’’installe » et devient très difficile à traiter).

Les Mutualités Libres soulignent que la décision de suspendre le financement des centres n’est PAS une mesure d’économie. Dans un contexte économiquement plus favorable, le comité de l’Assurance se serait prononcé de façon identique. Elles rappellent  en outre que  pour les patients, le droit au remboursement de leurs soins courants, en hôpital ou en première ligne, reste garanti. 

Impliquer davantage la première ligne 

Les Mutualités Libres regrettent la décision non concertée de la ministre d’opposer son veto à cette mesure votée à l’unanimité par  tous les acteurs de la santé.  Suspendre le financement de centres n’ayant pas fait la preuve de leur plus-value  était un signal fort donné au secteur des soins afin qu’il développe concrètement d’autres modèles de prise en charge des patients, moins centrés sur le suivi à l’hôpital et impliquant davantage la  première ligne.

Enfin, les Mutualités Libres s’interrogent sur la cohabitation, en Belgique, de deux modèles de prise de décision en matière de politiques de soins de santé. Rassemblant les représentants du secteur des soins, le comité de l’Assurance est  mandaté pour définir  les priorités de santé et confectionner un budget en adéquation avec celles-ci. Quels sont encore la crédibilité et le rôle de cette institution si ses décisions sont régulièrement  levées par la ministre ?
A propos de l’Union Nationale des Mutualités Libres

Les Mutualités Libres regroupent 7 mutualités : Omnimut, Euromut, Securex Mutualité Libre, Partenamut, OZ, Partena Ziekenfonds, Freie Krankenkasse.

Avec plus de 2 millions d’affiliés, les Mutualités Libres constituent le troisième plus grand organisme assureur du pays. Les Mutualités Libres se portent garantes d’un service de qualité dans le cadre de l’assurance obligatoire et d’avantages complémentaires adaptés aux exigences et aux besoins de la société actuelle.

(Belga)