mardi 5 avril 2011

Pollution de l’air : Paul Magnette fait des recommandations en matière de chauffage

« Un remplacement plus rapide des appareils de chauffage ! » Ce n'est là qu'une des recommandations émises par le Ministre Paul Magnette pour lutter contre la pollution de l’air. Ce mardi 5 avril, le Service public fédéral Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement (SPF SPSCAE) a donné une conférence de presse dans le cadre d'une étude relative aux réductions potentielles des émissions de polluants atmosphériques dans le secteur des appareils de chauffage. Les auteurs, VITO (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek) et Econotec ont détaillé les résultats de l’étude. Surtout, celle-ci identifie des pistes d’actions très concrètes que le Ministre a repris parmi ses recommandations

Se chauffer est un service de base dont nous ne pouvons nous passer. Il suffit de penser à l’hiver pour comprendre à quel point se chauffer est essentiel. C’est donc bien tous les ménages qui sont concernés par le développement de nouvelles techniques de chauffage plus écologiques.

L'étude en question se focalise sur le chauffage d'habitations et de bâtiments tertiaires (immeubles de bureaux, bâtiments publics, hôpitaux...). En effet, en Belgique, les installations de chauffage sont dans une large mesure responsables des émissions de polluants atmosphériques. Les auteurs de l'étude ont surtout porté leur attention sur les oxydes d'azote (NOx) et les particules. Ces deux substances sont notamment émises par les appareils de chauffage et ont un impact négatif sur la santé et l'environnement. 

L'étude démontre que les économies d'énergie et le remplacement de chaudière permettent de réduire considérablement les émissions de NOx et de fines particules. Le remplacement accéléré des chaudières au gaz naturel et au mazout, combiné aux économies d'énergie et à une stratégie perspicace en matière d'énergies renouvelables, permettra de réaliser une réduction notable de ces émissions d'ici 2030. Cette étude peut donc être considérée comme la contribution de l’Etat fédéral à l’amélioration de l’air, notamment en ce qui concerne les NOx et les particules.   

Sur la base des résultats de l'étude, l’administration fédérale a déjà formulé une série de recommandations. Les autorités s'engagent à édicter de nouvelles normes pour chaudières, à adopter de nouvelles réglementations pour réduire la consommation d'énergie (et - par conséquent - la production de particules polluantes), à définir de nouvelles normes de qualité pour combustibles renouvelables, à améliorer l'isolation et à développer de nouveaux matériaux de construction. Selon les autorités, la normalisation représente un outil performant dans l'optique d'une société sans carbone. Il s'agit là également d'un instrument social dans la mesure où il permet à chaque ménage d'accéder à des produits sains et peu énergivores.

C'est essentiellement la Commission européenne qui est chargée de réglementer les questions liées aux consommations d'énergie et aux émissions de polluants. Cependant, la règlementation européenne ne couvre pas tous les produits émetteurs de polluants. Ainsi, elle ne s'applique pas aux chaudières, par exemple. L'étude menée par VITO et Econotec comble cette lacune en Belgique et peut même servir de modèle à la Commission européenne. 

Cette étude a été réalisée pour le compte du Service public fédéral Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement (SPF SPSCAE), du département flamand en charge de l'Environnement, de la Nature et de l'Énergie (LNE), de l'Agence wallonne de l'Air et du Climat et de l'Institut bruxellois pour la Gestion de l'Environnement. Le fait que le pouvoir fédéral et les autorités régionales ont uni leurs forces est remarquable mais souligne la volonté et la possibilité des différents niveaux de pouvoir à bien collaborer. Pour reprendre les paroles de Roland Moreau, directeur général de la DG Environnement du SPF SPSCAE : « L'amélioration de la qualité de l'air est une mission qui incombe à nous tous, aux niveaux régional, fédéral et européen. Je plaide pour de nouvelles collaborations de ce genre dans le futur, ce dans l'intérêt de tous ».
(Belga)