La Cour des comptes a examiné la réglementation
relative aux quotes-parts des bénéficiaires dans le secteur du bien-être.
Elle a constaté que les pouvoirs publics flamands n’avaient pas de vue
actuelle et complète du montant total des quotes-parts perçues ni du nombre
total de bénéficiaires. Les différentes réglementations en la matière ne
précisent pas suffisamment ce que le bénéficiaire doit payer ou non. La
nature et le montant des quotes-parts facturées aux bénéficiaires reposent
rarement sur une justification et les systèmes présentent des incohérences.
Ainsi, la quote-part dépend du type d’établissements où le bénéficiaire est
encadré sans que cette distinction ne soit pertinente. En outre, 43 % des
quotes-parts payées par les bénéficiaires ne tiennent pas compte de leur
capacité financière. Enfin, les mécanismes de subvention actuels sont
susceptibles de désavantager certains établissements qui accueillent des
groupes socio-économiquement défavorisés.
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Description des cotisations des bénéficiaires dans
le secteur du bien-être
Le secteur flamand du bien-être compte 94 types d’établissements actifs dans
cinq domaines : les soins aux personnes handicapées, l’aide spéciale à la
jeunesse, l’aide familiale, la politique du bien-être social ainsi que les
soins à domicile et les soins de santé. Parmi ces établissements, la Cour des
comptes en a examiné 68 types, représentant environ 6.000 établissements
individuels et environ 2,5 milliards d’euros de subventions de la Région
flamande. En outre, plusieurs types d’établissements demandent une quote-part
aux bénéficiaires. Les pouvoirs publics flamands ne connaissent pas le
montant total des quotes-parts perçues auprès des bénéficiaires dans le
secteur du bien-être. Selon une estimation grossière, il s’élève au moins à
360 millions d’euros par an. L’administration ne dispose pas davantage de
chiffres actuels et complets du nombre de bénéficiaires. Le gouvernement
flamand a, certes, élaboré une réglementation relative aux quotes-parts des
bénéficiaires pour la plupart des établissements, mais celle-ci varie
fortement en terme de niveau réglementaire, de degré de détail et
d’actualisation.
Quote-part dans le cadre d’une aide justifée socialement
La réglementation ne précise généralement pas assez ce que la quote-part du
bénéficiaire comprend ou pas, ce qui entrave son application uniforme. Dans
le secteur des soins aux personnes handicapées en particulier, la
réglementation imprécise ne permet pas d’exclure que les établissements
demandent de nombreux suppléments. Il est dès lors possible que des
bénéficiaires doivent payer des montants différents pour des services
similaires dispensés dans un même type d’établissements.
En outre, il existe plusieurs incohérences entre les différents types
d’établissements dans le secteur du bien-être. Ainsi, les quotes-parts
peuvent varier fortement dans des formes similaires d’accueil résidentiel :
un bénéficiaire du revenu d’intégration ayant un enfant à charge verse 89 %
de ses revenus nets dans un centrum algemeen welzijnswerk (centre d’aide
générale au bien-être) contre 38 % dans un centrum voor integrale gezinszorg
(centre d’aide intégrale à domicile) La quote-part due pour un même service
relevant des soins à domicile dépend du type d’établissements qui le fournit.
Dans les établissements de soins ambulatoires aux personnes handicapées, les
frais d’hébergement et d’entretien peuvent aussi varier fortement. La
quote-part due par un jeune dans le cadre de l’aide spéciale à la jeunesse
varie selon qu’il est placé dans une institution d’aide spéciale à la
jeunesse ou dans un établissement similaire d’un autre domaine du bien-être.
Dans ce dernier cas, les parents du jeune placé devront à nouveau payer une
quote-part différente que les parents d’un jeune non-placé.
À quelques exceptions près au sein de Kind&Gezin, la nature et le montant
des quotes-parts facturées aux bénéficiaires ne reposent sur aucune
justification. Il n’est donc pas possible d’expliquer pourquoi les
quotes-parts des bénéficiaires constituent une source de financement
importante pour certains types d’établissements et pas pour d’autres.
À la lumière d’une aide socialement justifiée, le caractère payable des
quotes-parts demandées aux bénéficiaires constitue aussi un élément
important. Parmi les différents types d’établissements examinés, 43 %
demandent aux bénéficiaires une quote-part qui ne tient pas compte de leur
capacité financière, 28 % travaillent gratuitement et 29 % tentent de tenir
compte de la capacité financière grâce à divers mécanismes de correction, parmi
lesquels la mise en relation du montant de la quote-part et des revenus.
Cependant, le degré de mise en œuvre et l’exhaustivité des mécanismes de
correction varient fortement. Ainsi, certains règlements relatifs aux
quotes-parts limitent les revenus aux revenus du travail repris sur une fiche
de salaire tandis que d’autres tiennent compte des revenus immobiliers, des
prestations sociales, des rentes viagères, etc.
Décompte des quotes-parts des bénéficiaires
Si les autorités publiques flamandes souhaitent garantir une aide sociale
payable, un établissement ne peut pas subir de préjudice financier lorsqu’il
accueille ou accompagne des groupes socio-économiquement défavorisés. Elles
ne peuvent atteindre cet objectif qu’en diminuant les subventions versées aux
établissements à concurrence des quotes-parts perçues auprès des utilisateurs
et en couvrant le risque de non-perception. Cette pratique n’est utilisée
actuellement que pour l’accueil d’enfants subventionné. Dans les autres types
d’établissements, ce préjudice est probablement limité dans la pratique.
La Cour des comptes a constaté que les pouvoirs publics flamands opèrent un
décompte uniquement pour un nombre limité d’établissements et qu’ils ne sont
guère voire pas en mesure de motiver la décision de procéder à un décompte ou
non. Les deux agences concernées par un tel décompte, à savoir Kind&Gezin
et VAPH, y procèdent correctement. Cependant, la manière d’en faire rapport
dans les comptes annuels varie.
Réponse des ministres
Le ministre flamand du Bien-être, de la Santé publique et de la Famille a
remercié la Cour pour la vue d’ensemble utile dressée des quotes-parts des
bénéficiaires dans le secteur du bien-être. Par ailleurs, il a souligné qu’un
cadre de référence était en cours d’élaboration dans un souci d’uniformiser
tant les fondements (définitions) que l’utilisation des notions. Il a ajouté
que plusieurs initiatives législatives qui seront prises au cours de la
dernière partie de la législature tiendront compte des quotes-parts des
bénéficiaires.
( COUR DES COMPTES - REKENHOF )
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jeudi 5 septembre 2013
Quotes-parts des bénéficiaires dans le secteur du bien-être

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