mercredi 22 mai 2013

Consommation de lait cru de diverses espèces animales (vache, jument, chèvre, …)

Le Comité scientifique de l’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) a évalué les risques et les bénéfices liés à la consommation de lait cru, et formule la recommandation de toujours porter le lait cru à ébullition avant sa consommation, en particulier pour les personnes à risque.
Les risques et les bénéfices liés à la consommation de lait cru ont été étudiés en détail sur base des données scientifiques et de l’opinion d’experts. Dans ce cadre, aussi bien les aspects microbiologiques que chimiques du lait cru ont été examinés ainsi que l’effet d’un traitement thermique sur ces différents aspects. Le lait cru de vache mais aussi celui de jument, d’ânesse, de chèvre, de brebis, de bufflonne et de chamelle ont notamment été analysés.
La consommation de lait cru, en comparaison avec le lait traité thermiquement disponible dans le commerce, est parfois associée à certains effets bénéfiques sur la santé. Il n’existe toutefois pas d’études scientifiques fiables qui démontrent ces effets. Il est par contre indéniable que la consommation de lait cru comporte un risque en raison de la présence potentielle d’agents pathogènes. Ces agents pathogènes peuvent provenir des animaux proprement dits (même d’animaux sains) ou d’une contamination à partir de  l’environnement lors de la collecte ou de la conservation du lait. Sur base des données disponibles, il semble qu’en Belgique les laits crus de chèvre, de brebis et de vache, présentent le risque d’infection le plus élevé. En effet, le lait cru de jument et d’ânesse ont moins de risque de contenir des agents pathogènes, mais les informations disponibles sont insuffisantes pour conclure avec certitude que ce risque est négligeable. Le Comité scientifique met par conséquent en garde contre la consommation de tout type de lait cru, en particulier chez les personnes à risque telles que les enfants, les personnes âgées, les personnes malades et les femmes enceintes. À l’étranger également, il est préférable d’éviter la consommation de lait cru provenant d’espèces plus exotiques (chamelle par exemple). Le Comité scientifique recommande de faire bouillir le lait cru quelques instants avant sa consommation. Les principales propriétés nutritionnelles bénéfiques du lait (p.ex. la teneur en calcium, en phosphore, en certaines vitamines et certains acides aminés, etc.) sont en grande partie conservées après un traitement thermique.
Malgré le fait qu’ils présentent un certain nombre de similitudes avec le lait maternel, les laits de jument, d’ânesse, de chèvre ou le lait d’autres espèces animales ne constituent pas une alternative de qualité au lait maternel. Le Comité scientifique recommande de donner aux enfants de moins d’un an soit du lait maternel soit du lait de substitution vendu dans le commerce (soumis à des exigences légales et à des contrôles). Pour les personnes allergiques au lait de vache, le lait d’autres espèces animales peut toutefois offrir une alternative. Cela dépend de chaque individu et doit être abordé avec le médecin. Dans ce cas également, il est recommandé de faire bouillir le lait cru quelques instants avant de le consommer.
( Belga )