jeudi 28 mars 2013

Décret Paysage : le « oui, mais… » de l’Unécof


L’Union des Etudiants de la Communauté française (Unécof) accueille favorablement les modifications qui ont été apportées au dernier avant-projet de décret « paysage ». Les nombreuses réunions de ces dernières semaines ont eu le mérite d’ouvrir à nouveau des débats essentiels pour l’avenir de notre enseignement supérieur. Bien que certaines questions aient attisé les tensions entre acteurs et continuent à soulever les passions, elles ont permis de poser un diagnostic, de chercher des solutions voire de susciter des pistes d’innovation. Comment créer des synergies entre institutions au bénéfice des étudiants ? Comment définir la réussite d’un étudiant ? Comment trouver un équilibre entre la liberté de l’étudiant de constituer son programme et la nécessaire convergence des formations proposées ? La réussite partielle est-elle un cadeau ou une charge pour l’étudiant ? Réunir autour de ces questions des politiques, des représentants d’institution, des académiques, des scientifiques, des organisations syndicales et des étudiants n’est pas chose aisée. Pourtant, nous l’avons fait ces dernières semaines malgré les délais excessivement courts dans lesquels nous devions travailler. Malheureusement, ces échéances nous ont souvent empêchés de clore collégialement ces débats fondamentaux. 
L’avis de l’Unécof est favorable mais néanmoins conditionné au respect de certaines de nos revendications : 
- Les zones académiques doivent disparaitre du projet de décret ou, à défaut, être limitées à des compétences secondaires. Dans ce cas, elles devront respecter le poids des différentes institutions en fonction du nombre d’étudiants que celles-ci accueillent au sein de la zone. 
- La flexibilité des années d’étude doit être limitée pour les premières années du parcours de l’étudiant. Il est indispensable qu’un socle de connaissances fondamentales soit acquis avant que les étudiants ne puissent anticiper des crédits des années supérieures. 
- Les spécificités de l’enseignement artistique doivent être prises en compte et respectées. 
- Les critères actuels de réussite doivent être maintenus. A défaut, un strict alignement à 12/20 doit être compensé par l’octroi d’au moins 5 points de balance automatiques. Nous entendons par « automatiques » l’obligation pour le jury d’accorder ces 5 points pour les cours où l’étudiant a obtenu une note de 10/20 ou 11/20 afin que ces crédits soient considérés comme acquis. Cette mesure compenserait la hausse des critères de réussite tout en assurant un niveau d’exigence en adéquation avec des études supérieures. Nous considérons en effet que la volonté d’alignement résulte davantage d’une incompréhension du système actuel de la part de certains jurys que d’une demande répondant au besoin réel des étudiants.  
- Le financement étant absent de ce décret, le gouvernement devra se pencher rapidement sur un décret « financement » dès l’approbation de ce décret « paysage ». 
Nous espérons vivement que les avancées positives qu’offre ce projet de décret ne tomberont pas sous le poids des tensions entre partis, voire entre personnes et entre institutions. 
Nous continuerons à relayer la voix des étudiants et leur expertise, et cela dans le but d’assurer un enseignement accessible et de qualité.
( Belga )