Après la publication, en juin 2005, d’un rapport d’audit consacré aux aides à l’installation et à l’investissement dans le secteur agricole de la Région
wallonne, la Cour
des comptes a réalisé un audit de suivi afin d’examiner la prise en compte
des recommandations formulées à l’époque et la mise en œuvre des mesures
alors annoncées par le ministre de l’Agriculture.
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Gestion budgétaire et financière des aides
Les aides à l’investissement et à l’installation de jeunes agriculteurs
relèvent du financement du développement rural, dans lequel l’Union
européenne intervient par l’intermédiaire du Fonds européen agricole pour le
développement rural (FEADER).
L’enveloppe
budgétaire prévue pour la programmation 2007-2013 de ces aides s’élève à 180,9
millions d’euros, dont 55,lions de contribution du FEADER. Ces moyens
financiers servent tant à la mise en œuvre de nouvelles mesures qu’au
financement des charges du passé : le respect des engagements
financiers pris à
l’égard des bénéficiaires au cours des programmations précédentes représente
46,4 % de l’enveloppe globale.
Considérant les difficultés rencontrées afin de réconcilier les dépenses
imputées pour la période 2007-2010 dans les comptes de la Région wallonne et
les sommes déclarées auprès de la Commission européenne, la Cour considère que
les informations relatives à l’exécution des paiements devraient être transférées au
sein de l’application de gestion des aides afin de permettre une liaison directe avec les informations
concernant la demande d’aides et aussi de vérifier plus aisément l’exactitude
des déclarations de dépenses transmises à la Commission européenne.
Instruction des
demandes d’aides
La Cour a constaté plusieurs évolutions positives : ainsi, le rôle de l’administration a été amélioré par l’instauration
du principe de l’antériorité de la décision d’octroi de l’aide à la réalisation de
l’investissement.
De même, le processus d’harmonisation des données provenant des comptabilités agricoles a
abouti en 2009. Un cadre commun de traitement des données des comptabilités
analytiques a été défini de façon à garantir une lecture uniforme et une
meilleure compréhension des résultats comptables.
La Cour a aussi constaté qu’il subsistait des zones susceptibles
d’amélioration. Ainsi, depuis le démarrage du PwDR 2007-2013, le dispositif réglementaire a connu de
nombreuses modifications, qui rendent son application complexe pour les
agents traitants et donnent lieu à l’octroi d’aides illégales.
L’examen du processus de contrôle de certaines mesures a mis en évidence des
lacunes. Entre autres, le contrôle a posteriori des engagements souscrits par
les bénéficiaires ne porte que sur les aides cofinancées par le FEADER, à
l’exclusion des aides qui sont totalement à la charge de la Région wallonne.
Par ailleurs, la Cour recommande de prendre rapidement des mesures pour
assurer le suivi annuel de l’exécution des plans d’investissement et de
développement, afin d’éviter de continuer à soutenir des investissements qui n’y seraient pas conformes.
Subventions en
intérêt
La Cour relève l’évolution de la structure des aides accordées : les subventions en capital
sont privilégiées, tandis que l’octroi d’aides sous la forme de subvention en intérêt est appelé à
disparaître dès 2013.
Si le paiement anticipé des subventions en intérêt aux organismes
bancaires a débuté,
l’absence d’actualisation des montants versés anticipativement en 2009 est
contraire au règlement (CE) n° 1974/2006 de la Commission et aboutit à
accorder un avantage injustifié aux organismes bancaires concernés.
Enfin, la révision, suivant les recommandations de la Cour, du mécanisme de
calcul des subventions en intérêt a limité les risques de dérive.
En revanche, certains constats formulés lors de l’audit initial demeurent
d’actualité : ainsi, le montant engagé des subventions en intérêt n’est pas
calculé correctement et le contrôle automatique des dépassements du montant
engagé de l’aide n’est pas intégré dans l’application informatique pour
empêcher tout paiement d’une subvention en intérêt excédant ce montant.
Garantie régionale
Cette aide, qui garantit une partie du remboursement en capital, intérêts et
accessoires des prêts consentis aux personnes physiques et morales pour la
réalisation d’opérations d’investissement en matériel ou en équipement,
intervient en cas de défaillance des débiteurs.
La Commission européenne considère que, pour être admissible, la garantie
doit être quantifiée en équivalents-subventions de façon à être intégrée au
montant total des aides accordées à un bénéficiaire. À ce jour, la garantie
n’est toujours pas intégrée dans ce montant.
Quant à la préservation des intérêts financiers de la Région wallonne, la
situation demeure inchangée par rapport à l’audit initial.
Tout d’abord, les organismes de crédit sont tenus d’introduire une demande de
provision dans les trois mois de la date de dénonciation du crédit afin de
limiter les intérêts qui continuent à courir jusqu’au paiement de la garantie
par la Région. Cependant, le versement d’une provision est peu fréquent. En
outre, la législation ne précise pas le montant de la provision ni son
affectation.
Par ailleurs, les sommes récupérées par les banques auprès des débiteurs sont
imputées en faveur des organismes de crédit, c’est-à-dire sur les intérêts,
et ensuite sur le capital non garanti par la Région. La Cour a réitéré sa
recommandation d’imposer aux banques une répartition des sommes récupérées de
manière proportionnelle entre la part garantie et la part non garantie du
crédit.
Enfin, alors que la Région est subrogée dans les droits du créancier
bancaire, aucune démarche n’a été entamée pour récupérer, auprès des
débiteurs, les sommes versées par la Région au titre de la garantie.
Au terme du présent audit, la Cour relève également que l’administration n’a
pas mis en œuvre les procédures et systèmes d’information lui permettant de
connaître les valeurs totale et actualisée des garanties accordées.
Informations pour la presse
La Cour des comptes contrôle les finances publiques fédérales,
communautaires, régionales et provinciales. Elle contribue à l’amélioration
de la gestion publique en transmettant aux assemblées parlementaires, aux
gestionnaires et aux services contrôlés, des informations utiles et fiables,
résultant d’un examen contradictoire. La Cour des comptes est indépendante
des pouvoirs qu’elle contrôle.
Le rapport Deux types d’aides au secteur agricole : les aides à
l’investissement et à l’installation de jeunes agriculteurs, la synthèse et
ce communiqué de presse sont disponibles sur la page d’accueil du site
internet de la Cour des comptes : www.courdescomptes.be
(Belga)
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jeudi 22 novembre 2012
Deux types d'aides au secteur agricole - Audit de suivi

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