Le gouvernement rwandais salue aujourd'hui le rapport des experts, commissionnés
par les juges français Marc Trévidic et Nathalie Poux, qui identifie le camp
militaire de Kanombe comme étant le site d'où ont été lancés les missiles
responsables du crash de l'avion du président Juvénal Habyarimana le 6 avril
1994.
L'avion fut abattu alors qu'il entamait sa descente vers l'aéroport
international de Kigali, de retour de Dar Es Salaam où s'était tenu un sommet
régional pour l'implémentation des accords de paix d'Arusha. Pour les principaux
planificateurs, ce crash a servi de prétexte dans le déclenchement d'un génocide
méticuleusement préparé contre les Tutsi du Rwanda.
Les résultats
d'aujourd'hui, constituent une justification sur la position longtemps soutenue
par le Rwanda concernant les circonstances dans lesquelles se sont déroulés les
événements d'avril 1994. Selon Louise Mushikiwabo, Ministre des Affaires
Etrangères et Porte-Parole du gouvernement rwandais: "Grâce à cette vérité
scientifiquement prouvée, les juges Trévidic et Poux enterrent enfin de manière
définitive les dix-sept ans de campagne de déni du génocide ou de
culpabilisation de ses victimes. Il est aujourd'hui clair que l'attentat contre
l'avion présidentiel était en réalité un coup d'état réalisé par les extrémistes
Hutu et leurs alliés qui contrôlaient alors le camp militaire de
Kanombe."
Pour le peuple rwandais, ce rapport est considéré comme
étant le résultat d'une enquête de haute qualité, commissionnée par des
magistrats français aux références impeccables et exécutée par des experts de
renommée mondiale. Il exonère, ainsi, ceux qui étaient accusés à tort de
l'attentat et apporte une fin définitive aux mensonges et aux théories du
complot qui ont, depuis trop longtemps, tenté d'éloigner l'attention mondiale
des réels responsables des crimes horribles perpétrés pendant le
génocide.
La ministre Mushikiwabo conclut: "les Rwandais saluent ces
résultats qui remettent enfin la lumière sur cet élément vital de l'histoire de
notre pays. Nous continuons, sans plus se relâcher ni se distraire, notre tâche
vitale de reconstruction de la nation pour les générations à venir."
(Belga)