L'assureur-crédit Atradius N.V., l'un des leaders mondiaux de la gestion des
risques, a récemment publié une étude intitulée « Se serrer les coudes - le
futur de la zone euro », dans laquelle il évalue les conséquences d'un
éclatement de la zone euro qui seraient selon lui extrêmement graves tant sur
les pays qui quitteraient la zone euro que sur ceux qui continueraient à faire
partie de l'Union monétaire. Pour cette raison, Atradius pense que l'éclatement
de la zone est très improbable. En effet, un éclatement entraînerait une énorme
contraction du PIB, des dévaluations monétaires et une inflation dans tous les
pays « sortants » de l'euro. Par ailleurs, compte tenu des importantes
imbrications économiques et financières au sein de la zone euro, l'impact sur
les pays qui resteront au sein de l'UEM serait également très
grave.
L'étude d'Atradius confirme de plus, que tout plan de
consolidation de l'euro et de l'UEM implique impérativement la résolution des
déséquilibres fondamentaux au sein de l'Union. Le sauvetage de la zone euro
passe par une diminution des niveaux d'endettement, des déséquilibres
commerciaux et des grandes divergences au sein de la zone euro en matière de
croissance de productivité. Nombre d'outils sont déjà utilisés par les
dirigeants européens pour lutter contre ces problèmes, mais le processus sera
progressif et pénible, en particulier pour les Etats-membres de la périphérie de
la zone, qui seront particulièrement pénalisés par les mesures d'austérité et
les réformes.
Bien que le chemin à parcourir comporte de nombreux
obstacles, les conséquences financières d'un éclatement de la zone euro seraient
plus dramatiques encore. Selon Atradius les conséquences, très graves d'une
telle issue, devraient inciter les pays à se serrer les coudes et préserver
l'intégrité de la Zone euro.
John Lorié, Chief Economist d'Atradius N.V.
confiait, « nous pensons que les politiques vont parvenir à juguler la crise
progressivement, peut-être à contrecœur. Les Etats membres de la périphérie de
la zone vont être confrontés à des mesures d'austérité et des réformes. Comme la
Banque Centrale Européenne (BCE) devrait continuer à fournir les liquidités
nécessaires au système bancaire, les tensions sur le marché interbancaire
devraient lentement s'atténuer et les conditions du marché financier se
stabiliser. Mais une récession dans la zone euro, quoique légère, semble
inévitable en 2012. »