jeudi 31 mars 2011

DMG+ : plus que jamais prévenir

A partir de demain, vendredi 1er avril, les Belges de 45 à 75 ans qui possèdent un DMG (un dossier médical global) pourront y faire greffer gratuitement un nouveau volet: un « module de prévention » aussi baptisé DMG+. Il vise à entreprendre, en concertation avec le médecin traitant, des actions de médecine préventive personnalisées. La Société scientifique de médecine générale, la SSMG, se félicite de cette confirmation officielle du rôle des médecins de famille dans le champ de la prévention.
L’ouverture d’un DMG+ est avant tout affaire de dialogue avec son médecin généraliste. La condition préalable pour y prétendre, outre le fait d’appartenir à la bonne tranche d’âge, est d’avoir un dossier médical global - un DMG - chez lui. Ce DMG garantit un remboursement préférentiel au guichet des mutuelles, avec jusque 30% de réduction de la quote-part restant à charge du patient. Mais il constitue avant tout, en lui-même, l’indice matériel d’une relation privilégiée avec un médecin généraliste librement choisi par le patient, un thérapeute en qui ce dernier place sa confiance et qui assure son suivi médical dans la durée, dans son environnement de vie, et en ayant une approche globale de sa santé. Avec le DMG+, ce suivi s’enrichit d’une dimension prévention « formalisée ».
Des actions validées 
Il est vrai que les médecins généralistes s’attelaient déjà à des actions préventives (dépistages, bilans…) auprès de leur patientèle. Mais l’ouverture d’un DMG+ signifie une façon plus systématique d’aborder les choses, en s’appuyant sur une check-list établie par les autorités de la Santé publique en concertation avec le corps médical. S’ils conviennent d’ouvrir un DMG+, patient et médecin traitant passeront en revue ensemble les points de ce « pense-bête officiel » (d’ailleurs paru au Moniteur) et débattront des démarches et examens à entreprendre prioritairement, en fonction notamment de l’âge, du sexe, de l’état de santé du patient et de ses antécédents familiaux. Le patient demeure libre de décliner ou de postposer certaines propositions. 
A noter que les actions retenues dans la check-list se focalisent sur des affections fréquentes dont il convient d’endiguer la progression et/ou à diagnostiquer précocement (pathologies du système cardiovasculaire, obésité, diabète, cancers…). De plus, elles sont reconnues par la communauté scientifique pour leur pertinence et leur efficacité (elles bénéficient de niveaux de preuves élevés dans ce qu’on appelle l’Evidence Based Medicine, la « médecine basée sur les preuves »). La généralisation progressive du DMG+ au sein des patientèles des généralistes belges devrait à terme influer positivement sur l’état de santé collectif.
Dépistages, mesures de risque et vaccinations
Concrètement, la liste reprend une demi-douzaine de grandes catégories d’initiatives préventives. Y figurent les conseils pour l’adoption d’un mode de vie plus sain, qui concentrent le tir sur l’addiction au tabac ou à l’alcool, encouragent une alimentation équilibrée et l’exercice physique. On y trouve également les vaccinations diphtérie-tétanos, grippe et pneumocoque, et le dépistage de trois types de cancers (cancers colorectaux, du sein et du col de l’utérus). Le module prévoit encore la réalisation de dosages biologiques - soit la mesure de certains paramètres révélateurs de problèmes latents ou à venir - : glycémie (diabète), créatinine et protéinurie (insuffisance rénale) ou taux de cholestérol…,  et ce dans certains groupes à risque ou après un certain âge. Sont enfin préconisés dans le DMG+ le screening des risques en santé mentale et l’appréciation du risque cardiovasculaire, par anamnèse et examen clinique, le médecin prenant en compte des variables comme l’âge, le poids, la présence d’hypertension et de diabète, le tabagisme etc. 
« La liste est limitée à des interventions préventives dont l’utilité a été clairement démontrée. Toutefois, d’autres actions préventives intéressantes existent et peuvent être proposées, au cas par cas, par le médecin de famille, sans qu’elles relèvent de la liste », commente le Dr Thierry Van der Schueren, secrétaire général de la SSMG. « Encore une fois, tout est affaire de dialogue entre le patient et son médecin traitant. »  

En pratique
Les patients de 45 à 75 ans peuvent dès ce 1er avril demander au médecin généraliste gestionnaire de leur DMG l’ouverture d’un module DMG+. L’acte est associé, pour le médecin, à un honoraire de 10 euros, mais est intégralement pris en charge par l’assurance-maladie : l’opération ne coûte donc rien au patient. Le DMG peut en outre être ouvert en « tiers-payant », c’est-à-dire que le patient ne débourse pas d’argent au cabinet du médecin, celui-ci étant payé par la mutuelle. Les patients ne disposant pas encore d’un DMG peuvent faire ouvrir simultanément un DMG et un DMG+, lors d’une même consultation ou visite. Le DMG+ se reconduit annuellement.

Communiqué disponible sur www.mongeneraliste.be


Δ La Société scientifique de médecine générale (SSMG), fondée à la fin des années 60, regroupe plus de 3.200 médecins de famille en Belgique francophone. Elle a pour objectif premier la formation continue des médecins généralistes auxquels elle propose de nombreuses activités de perfectionnement et d’actualisation de leurs connaissances. 

Δ Lancé à la mi-janvier 2011, le site mongeneraliste.be est une plate-forme d’éducation thérapeutique, servant à enrichir le dialogue médecin/patient. Emanation de la SSMG, il distille de l’information validée scientifiquement, détachée de tout intérêt commercial et rédigée par des médecins et/ou des journalistes scientifiques supervisés par des médecins.
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(Société Scientifique de Médecine Générale asbl)