jeudi 17 septembre 2015

Le déclin des populations d’animaux marins et la mauvaise santé des océans menacent l'approvisionnement alimentaire, indique le nouveau Rapport du WWF.
Le Rapport Planète Vivante Océans du WWF tire la sonnette d’alarme. En 40 ans, les populations d’animaux marins ont été divisées par deux en moyenne. Alors que 3 milliards de personnes en dépendent directement comme source de protéines, les populations de poissons connaissent un tel déclin à l’échelle mondiale que certaines risquent de s’effondrer. Le rapport du WWF estime cependant qu’il est encore temps d’agir contre les menaces pesant sur les océans pour inverser la tendance : des solutions existent et nous les connaissons. Cela passe notamment par une consommation responsable des produits de la mer. 
Les espèces les plus consommées sont les premières victimes
Le Rapport Planète Vivante Océans est un rapport du WWF et de ZSL (Zoological Society of London).
Il révèle un déclin de 49 % des populations marines entre 1970 et 2012. Effectuée sur une base d’observation de 5 829 populations appartenant à 1 234 espèces, l’analyse s’appuie sur une série de données près de deux fois plus riche que celle des analyses passées et dresse ainsi un tableau plus clair, mais aussi plus inquiétant de l’état des océans.

Les études citées dans le rapport du WWF indiquent que les espèces essentielles à la pêche commerciale et à la pêche de subsistance (et par conséquent, à l’alimentation humaine) sont celles subissant le déclin le plus marqué. En guise d’exemple, le rapport fait état d’un spectaculaire recul de 74 % des effectifs de la famille englobant des poissons aussi prisés que le thon, le maquereau et la bonite, entre 1974 et 2010.
« Ce à quoi nous assistons est une course au poisson qui pourrait bien se terminer par l’épuisement d’une source alimentaire vitale pour les individus, en particulier les plus vulnérables, et par la disparition d’un moteur économique majeur. L’effondrement des écosystèmes océaniques est en mesure de déclencher une grave crise économique et de compromettre les résultats de la lutte que nous menons pour éradiquer la pauvreté et la malnutrition », prévient Marco Lambertini.
Outre la chute libre des stocks de poissons, le rapport met aussi en évidence le déclin prononcé des récifs coralliens, des mangroves et des herbiers marins qui accueillent nombre d’espèces de poissons et rendent de précieux services aux populations.
Les récifs coralliens et prairies sous-marines pourraient ainsi disparaître du globe d’ici 2050 sous l’effet du changement climatique. Sachant que plus de 25 % de toutes les espèces marines en sont les hôtes et que près de 850 millions de personnes bénéficient directement de leurs services économiques, sociaux et culturels, la perte des récifs coralliens représenterait une extinction catastrophique, aux conséquences dramatiques sur les communautés.
( extrait de Raport WWF)