samedi 4 juillet 2015

Exploitation à long terme des réacteurs de Doel 1 et 2 : présentation du processus d’analyse de l’AFCN

Suite au vote du 18 juin dernier à la Chambre des Représentants sur la loi relative à l’exploitation à long terme des réacteurs de Doel 1 et 2, l’AFCN souhaite présenter son processus d’analyse.

Qu’entend-on par « exploitation à long terme » ?

L’autorisation d’exploitation des centrales nucléaires délivrées en Belgique ne comporte pas de limite dans le temps. Au moins tous les 10 ans, un exercice de réévaluation de l’état et de la sûreté des installations est fait par l’exploitant sous le contrôle de l’AFCN : il s’agit des révisions périodiques de sûreté. 

La loi de 2003 sur la sortie progressive de l’énergie nucléaire à des fins de production industrielle d’électricité prévoyait de fermer en 2015 les réacteurs de Tihange 1 et Doel 1 et 2 après 40 ans d’exploitation. Il a cependant été décidé en 2012 et 2015 de prolonger leur exploitation de 10 ans.

Avant d’entamer la 41e année d’exploitation, l’AFCN demande à l’exploitant de réaliser une révision de la sûreté en se focalisant sur la gestion du vieillissement. 

Qu’en est-il de l’exploitation à long terme de Doel 1 et 2 ?

Dans le contexte de la reprise des discussions politiques sur une possible exploitation à long terme de Doel 1 et 2, l’AFCN a défini dès septembre 2014 ses exigences techniques. En réponse à celles-ci, Electrabel a fourni un rapport de synthèse à l’AFCN.

Ce rapport de synthèse donne une vue d’ensemble des actions que l’exploitant propose d’entreprendre pour assurer l’exploitation sûre des réacteurs de Doel 1 et 2 durant 10 années supplémentaires. Il intègre les éléments liés à la modernisation et à la gestion du vieillissement des installations, aux résultats des stress tests et à l’examen des cuves par ultrasons. Ce rapport de synthèse établit une proposition de calendrier et donne un niveau de priorité aux différentes actions. 

La première évaluation de ce rapport de synthèse d’Electrabel par l’AFCN s’est limitée à l’exhaustivité et aux principes de priorisation des actions. La conclusion de l’autorité de sûreté est que ce plan d’action intégré peut être considéré comme complet. De même, en ce qui concerne la priorisation des actions, l’AFCN approuve les principes proposés par l’exploitant. 

L’étape suivante concerne la définition concrète de la façon dont l’exploitant va réaliser les actions proposées et dans quels délais. À nouveau, l’AFCN devra marquer son approbation sur le plan d’action détaillé proposé par Electrabel. 

En parallèle, comme le prévoit la réglementation en la matière, l’AFCN décidera si certaines des actions proposées par l’exploitant doivent faire l’objet d’une procédure d’autorisation et éventuellement d’une étude d’impact sur l’environnement/consultation publique. 

L’AFCN proposera d’intégrer un plan d’action dans l’autorisation d’exploitation des réacteurs de Doel 1 et 2. De ce fait, la réalisation de ces actions et le respect du calendrier qui s’y rapporte deviendront une condition d’exploitation. Les actions prioritaires doivent être finalisées avant de pouvoir démarrer l’exploitation à long terme. D’autres modifications sont étalées sur une période de trois à cinq années suivant le début de la période d’exploitation à long terme.

Conclusion

L’analyse de l’AFCN concernant l’exploitation à long terme des réacteurs de Doel 1 et 2 est donc en cours. Dans le respect de la mission de protection qui lui incombe, l’AFCN souhaite rappeler que sa priorité dans ce dossier est la sûreté et la sécurité de la population et de l’environnement. L’AFCN ne pourra marquer son accord pour le démarrage d’une prochaine période d’exploitation de 10 ans que lorsqu’elle aura constaté, par des contrôles et inspections, que les actions prioritaires ont été complètement mises en œuvre par l’exploitant.
(Belga)