vendredi 6 mars 2015

Journée internationale de la femme - Les entreprises n’offrent pas ce que les femmes recherchent

A l’occasion de la journée internationale de la femme du 8 mars, ManpowerGroup met l’accent sur le potentiel sous-estimé des femmes sur le marché du travail. Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), pas moins de 862 millions de femmes sont non-actives dans le monde.  Et les femmes qui travaillent ont du mal à évoluer vers des fonctions dirigeantes. Elles se heurtent au plafond de verre. Seulement 5% des entreprises du Fortune 500 comptent une femme parmi leur direction. Il s’agit d’une opportunité manquée, car les entreprises qui comptent le plus de femmes dirigeantes enregistrent de meilleurs résultats (jusqu’à 34% supérieurs !), selon une étude récente de ManpowerGroup. Les résultats sont synthétisés dans une infographie.
• Au niveau mondial, seulement 50,2% des femmes participent à la vie économique contre 70% des hommes.

• Les entreprises qui comptent le plus de femmes dirigeantes obtiennent de meilleurs résultats (jusqu’à 34% supérieurs !).

• 65% des femmes accordent de l’importance à la flexibilité au travail, mais seulement 28% des employeurs répondent à cette demande.

• 51% des femmes constatent qu’elles n’ont pas de voie d’évolution claire. 47% trouvent qu’elles ont trop peu d’opportunités de développement professionnel.

• a Belgique se trouve à la 10e place sur 142 sur le Global Gender Gap Index 2014 du Forum Economique Mondial.

• es parties prenantes doivent se comporter comme des ‘ingénieurs sociaux’ et dépasser les schémas de pensée et attitudes classiques pour stimuler l’égalité des sexes.

• anpowerGroup formule différentes recommendations afin que les entreprises et les organisations puissent renforcer l’égalité des sexes et permettre ainsi aux talents disponibles de s’épanouir pleinement.

• éléchargez l’infographie ‘Accelerate to Bridge the Gender Gap’ sur le ManpowerGroup Knowledge Center (http://knowledgecenter.manpowergroup.be/fr).

Malgré toutes les études et les chiffres qui plaident pour mettre fin à l’inégalité des sexes, les femmes ont toujours beaucoup de mal à se hisser vers des fonctions dirigeantes dans le monde de l’entreprise. Et ce alors que des chiffres du Forum Economique Mondial indiquent que les pays qui ont cassé le plafond de verre gagnent en compétitivité. ‘Où le bât blesse-t-il ?’, s’est interrogé ManpowerGroup. Dans une enquête menée auprès de 20.000 employeurs dans 42 pays et territoires partout dans le monde, trois employeurs sur dix confirment que les femmes obtiennent trop peu d’opportunités de développement. La moitié des employeurs interrogés n’ont mis en place aucune politique pour promouvoir les possibilités d’évolution des femmes. 

La Belgique obtient néanmoins un bon score en matière d’égalité des sexes dans le ‘Global Gender Gap Report 2014’ présenté au Forum Economique Mondial et qui s’intéresse aux opportunités des femmes au sens large (politique, enseignement, santé, économie). “Notre pays se situe à la 10e place parmi pas moins de 142 pays (Allemagne 12e, Pays-Bas 14e, France 16e et Royaume Uni 26e)”, observe Philippe Lacroix, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. “La Belgique, et le monde occidental en général, doit surtout sa bonne performance à l’égalité croissante en matière d’enseignement et de santé. Dans les milieux politiques et économiques, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.”

Obstacles cachés
L’étude de ManpowerGroup nous apprend que dans le monde seulement 50,2% des femmes participent à la vie économique contre 70% des hommes. Elle indique aussi que davantage de femmes que d’hommes (100 contre 93) décrochent un diplôme de l’enseignement supérieur mais qu’elles sont beaucoup moins nombreuses à opter pour des filières réputées difficiles comme l’économie, le droit ou les orientations STEM (Science, Technologie, Economie, Mathématiques). Il ressort également que les femmes sont de meilleurs ‘people managers’ que les hommes, qu’elles sont plus flexibles et plus fortes pour le travail d’équipe. Soit trois (des sept) qualités de management considérées comme critiques par les employeurs pour le succès de l’entreprise.

Dans un ‘white paper’ ‘Accelerate to Bridge the Gender Gap’, ManpowerGroup s’interroge sur les moyens pour les employeurs de combler l’écart. Des programmes de promotion interne ne suffiront pas. Les entreprises devront abandonner leur modèle ‘one-size-fits-all’ au profit d’un modèle ‘one-size-fits-one’ qui répond aux besoins individuels des femmes. Car à l’heure actuelle, les entreprises n’offrent pas ce que les femmes recherchent. Une organisation du travail plus flexible par exemple (65%). Seulement 28% des employeurs répondent à cette demande. Pourtant, les technologies modernes permettent largement de mieux combiner travail et vie privée. Les femmes qui se sentent freinées par des conditions de travail rigides quittent tôt ou tard l’entreprise et vident donc l’entreprise d’un volume de talents potentiels.

Par ailleurs, presque la moitié des femmes (47%) trouvent qu’elles reçoivent trop peu d’opportunités de se développer professionnellement – 30% des employeurs le regrettent également – et de gravir les échelons. L’absence d’une voie d’évolution claire est criante, selon 51% des femmes interrogées. Les employeurs doivent donc adapter leur gestion des carrières et y intégrer les femmes plus efficacement.

Qu’est-ce qui empêchent encore les employeurs (principalement masculins) de permettre aux femmes de gravir les échelons ? Les préjugés, à en croire l’étude. Alimentés par des stéréotypes et une mauvaise perception. Les hommes pensent trop souvent que les femmes ont d’autres priorités. Les employeurs doivent davantage réfléchir à la façon dont les femmes, avec leurs qualités, créent de la valeur pour l’entreprise. D’où le besoin de prendre des mesures ‘top-down’, qui viennent de la direction, et de stimuler la diversité. 56% des employeurs constatent que leur direction est impliquée dans les programmes de diversité mais seulement 15% sont ‘récompensés’, sous la forme de bonus, pour obtenir des résultats en la matière.

Enfin, les femmes décrochent trop peu de fonctions avec une responsabilité qui pèse sur les bénéfices ou les pertes. Avec pour conséquence qu’elles ont du mal à acquérir de l’expérience pour se hisser à des fonctions dirigeantes supérieures. En d’autres termes : il y a trop peu de femmes susceptibles d’être promues, ce qui fait aussi qu’il y a trop peu de femmes leaders capables de jouer un rôle de mentor auprès des plus jeunes. Et ce, alors que 36% des employeurs au niveau mondial ont des difficultés à recruter les talents recherchés. Les employeurs peuvent rompre ce cercle vicieux en explorant par exemple des viviers de talents alternatifs, tels que les immigrés, les travailleurs plus âgés et les jeunes. Environ 25% le font vraiment, mais seulement 2% engagent réellement des femmes.

‘Ingénieurs sociaux’
La société dans son ensemble, les entreprises, l’enseignement et les pouvoirs publics orientent encore trop souvent les femmes vers des carrières dans des fonctions de support. Trop peu vers des métiers et des études technologiques. C’est pourquoi il est important que toutes les parties prenantes se comportent en tant qu’ ‘ingénieurs sociaux’ et dépassent les schémas de pensée et attitudes classiques afin de stimuler l’égalité des chances. Mais nous n’y sommes pas encore. En dépit d’une évolution positive, – l’égalité hommes-femmes sur le plan économique est passée de 56% en 2006 à 60% selon le Global Gender Gap Report 2014 – il faudra à ce rythme encore attendre 2095 pour combler totalement le fossé.
Belga