vendredi 20 juin 2014

Vaste etude vise à améliorer le dépistage du diabète gestationnel

Il n'existe pas, en Belgique, de données précises sur le nombre de femmes souffrant du diabète gestationnel. De plus, il n'y a pas unanimité quant à la manière dont la maladie doit être dépistée. Une grande étude nationale vise à changer cet état de choses : six hôpitaux unissent leurs forces pour recueillir, pendant trois ans, les données de 2 500 femmes enceintes.

Près de 135 000 femmes tombent enceintes chaque année en Belgique. Entre cinq et dix pour cent d'entre elles sont confrontées à un taux de glycémie trop élevé au cours de la grossesse. Le diabète gestationnel augmente le risque de complications, tant pour la mère que pour l'enfant. Sans traitement, il y a un risque accru que l'enfant présente un excès de poids et que la mère doive accoucher par césarienne. Il y a également un risque plus élevé qu'à l'âge adulte, l'enfant souffre de diabète et d'obésité. Une mère atteinte du diabète gestationnel présente, dans les 10 ans qui suivent l'accouchement, jusqu'à 50 % de risques supplémentaires de développer une forme permanente de diabète.

Il est donc très important que la femme enceinte se soumette, en temps voulu, aux tests et traitements appropriés. Or, il existe actuellement dans les hôpitaux des modes de dépistage nombreux et variés.  En outre, il n'y a pas de consensus sur la manière dont les tests de dépistage doivent être interprétés. Une grande étude nationale vise dès lors à analyser en détail la méthode de dépistage du diabète gestationnel. Cette étude consiste à recueillir pendant trois ans les données de 2 500 femmes belges enceintes. 

L'étude belge sur le dépistage du diabète pendant la grossesse (BEDIP-N) a pour but de dépister à temps le diabète au cours de la grossesse. Ceci concerne à la fois le diabète qui existait déjà avant la grossesse sans que la femme en ait conscience et le diabète qui se développe pendant la grossesse. L'étude rassemblera des données sur le suivi avant, pendant et après l'accouchement. Une attention particulière sera accordée aux groupes à haut risque, à savoir les femmes d'origine non européenne et les femmes de statut socio-économique faible. L'expérience nous apprend que bon nombre d'entre elles ne se font pas dépister, ou le font trop tardivement. 

Les femmes enceintes qui participent à l'étude* remplissent un questionnaire lors de leurs visites à l'hôpital. Des échantillons de sang supplémentaires sont prélevés pour l'analyse du métabolisme glucidique. Les participantes reçoivent également un test de dépistage supplémentaire pour le diabète gestationnel entre 24 et 26 semaines. Pour le reste, les autres consultations de grossesse se déroulent comme pour toute femme enceinte. Aucune médication d'étude n'est administrée. 

L'étude BEDIP-N est le résultat d'une collaboration unique entre six hôpitaux : UZ Leuven, UZA (Anvers), Imelda Bonheiden, OLV-Aalst site Aalst, OLV-Aalst site Asse et clinique Saint-Jean Bruxelles. L'UZ Leuven assure la coordination de l'étude sous la direction du docteur Katrien Benhalima. L'étude est subventionnée par la Loterie Nationale. Les premiers résultats seront connus début 2017.
Belga