vendredi 7 février 2014

Aide Administrative dans les écoles maternelles et primaires : réaction des directeurs

Réaction des directions d'écoles fondamentales réunies au sein de l'Association Interréseaux des Directions d'Ecoles (A.I.D.E.) à la conférence de Presse de Monsieur Antoine et Madame SCHYNS  sur l'augmentation des moyens en aide administrative au sein des écoles.
Une source bien informée nous avait fait état de la volonté, ces dernières semaines, pour la majorité CDH-ECOLO-PS d’enfin avancer très bientôt (avant la fin de la législature) dans le dossier très ancien de l’aide administrative aux directeurs des écoles fondamentales.

Une étape a été franchie ce matin par Monsieur André ANTOINE et Madame SCHYNS lors d'une conférence de Presse à Nivelles : de nouveau moyens APE et PTP seront proposés pour augmenter/créer dès la rentrée prochaine cette aide administrative au sein des écoles. 

Si l’Association des Directions d’Ecoles Fondamentales ne peut que se réjouir d’une volonté/entente politique pour progresser dans ce dossier qui illustre depuis plus de quinze ans de quelle manière sont traitées les directions d’écoles,  ces mêmes directions d’écoles s’inquiètent une nouvelle fois de la « maigreur » de ces moyens possibles comparés aux autres niveaux d’enseignement. Si beaucoup répondront « il vaut mieux cela que rien du tout », les directions d’écoles s’interrogent tout autant sur le bricolage nécessaire pour y parvenir sur le terrain : des « points APE » (dans le cadre d’un accord de coopération entre la FWB et la région Wallonne) répartis dans les écoles (300 équivalents temps plein pour 1406 écoles) qui viennent s’ajouter aux PTP (dont l'enveloppe est augmentée pour minimiser le coût réel de ces emplois sur les caisses des écoles) et moyens financiers affectés pour parvenir au 1/1000. Ce bricolage alourdissant une nouvelle fois les … démarches administratives.  Par ailleurs, ces moyens ne sont pas, par définition, pérennes et ne garantiront pas la stabilité nécessaire du personnel dans ces emplois. Que dire, pour seul exemple, du temps de formation inhérent et intégré aux emplois PTP. Temps de formation obligatoire mais qui réduit drastiquement le temps de prestation effectif des agents qu'il faudra de toute façon remplacer après 3 ans car les écoles seront dans l'impossibilité de les engager sur fonds propres.

L'A.I.D.E. note que les écoles candidates (nous supposons que c'est de l'humour ...) devront à la réception d’une circulaire prochaine, rentrer un projet pour accéder à ces emplois. Qui triera ces projets et sur quels critères ? 

L'A.I.D.E. s'interroge : quel autre niveau d'enseignement doit rentrer un projet et affecter des fonds propres pour garantir une aide administrative (une personne !) dans son école ?

Pour répondre à cet illogisme, reconnaître les directeurs et directrices, entendre les résultats des nombreuses études qui indiquent- à chaque fois- que les systèmes d’enseignements performants ne se passent jamais de l’importance des directions d’écoles, les directeurs et directrices affiliés à l’AIDE proposent depuis longue date d’affecter plutôt ces moyens disparates à un niveau d’enseignement qui a les capacités administratives de les absorber. Ainsi, de l’équivalence organique pourrait être détachée et affectée à l’enseignement fondamental.

L’A.I.D.E rappelle que pour répondre efficacement aux missions des directions d’écoles, il faut s’assurer que ces moyens « aide administrative » soient effectivement affectés sur le terrain : DANS LES ECOLES. En effet, si le bricolage perpétuel et la gestion de la misère favorisent actuellement la fusion des moyens disponibles au détriment d’aide de terrain, il est des directions d'écoles qui ne voient pas la couleur de l'aide affectée ou qui ne sont même pas  consultées pour leur affectation.

L'A.I.D.E. ne veut pas non plus d'une aide qui proviendrait d'un choix (comme actuellement pour les PTP ou l'aide générée dans l'encadrement différencié) entre un enseignant face aux enfants ou l'aide administrative. Il ne faut, en effet, enlever aucune aide bien nécessaire aux enfants mais affecter des moyens légitimes directement aux directions d'écoles en fonction du nombre d'élèves (d'enseignants, de familles, ...) de son établissement scolaire.

L'A.I.D.E. rappelle qu'au delà de cette aide de terrain inespérée, il convient sans délai d'amplifier l'informatisation des données et transferts de données entre les écoles et l'administration. Si cela a heureusement évolué pour les élèves, la gestion du personnel en est encore à l'âge de pierre. Notons à ce titre que la majorité politique a décidé en ce début d'année scolaire de ne pas remplacer les ordinateurs administratifs, leurs périphériques et leurs logiciels. Matériel -au surplus- qui ne bénéficie plus d'aucun contrat d'entretien ou de garantie. Il serait quand même regrettable que les nouvelles aides promises ne servent qu'à remplacer un pc défectueux. Un beau paradoxe.

Si nous voulons que notre enseignement évolue positivement pour les élèves qui le fréquentent, il est extrêmement urgent d'en valoriser les pilotes au quotidien que sont les directions d'écoles fondamentales. Leur permettre d'assurer leur leadership pédagogique, leur assurer une stabilité et une sécurité juridique, leur donner les moyens et la valorisation à la hauteur de leurs missions, leur assurer une autonomie cadrée, assurer à l'école un environnement au service des directions et pas l'inverse. A l'instar des systèmes pédagogiques qui fonctionnent, c'est à ce prix que les directions resteront dans leurs fonctions et que nous attirerons dans cette fonction essentielle de nouveaux candidats. Soit des directions à la hauteur des attentes pour l'enseignement : performantes.