Bruxelles, 24 janvier 2014
Avec un objectif de
réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030, le paquet
énergie-climat 2030 de la Commission européenne présenté ce mercredi
ambitionne de combattre le réchauffement climatique. Pour y parvenir,
l’Europe a décidé de poursuivre sa voie dans l’imposition de mesures
contraignantes pour l’industrie sans prendre en compte la dimension globale
des enjeux climatiques. essenscia, la fédération des industries chimiques et
des sciences de la vie, enjoint l’Europe à réviser sa stratégie afin de
préserver la compétitivité de l’industrie, d’encourager l’innovation et de
créer de réelles synergies entre les politiques industrielle et climatique
dans le cadre d’une économie globalisée.
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Ce mercredi, la Commission européenne a publié une
proposition pour le paquet énergie-climat 2030. Elle est partie de la
politique actuelle 20-20-20 pour établir sa stratégie : des objectifs de
réduction absolus ont été déterminés pour 2030 et une grande partie de ceux-ci
sont adressés à l’industrie. Les récentes évolutions dans le domaine du
climat et de l’énergie font peser des doutes sur le bien-fondé de cette
tactique : un accord climatique international n’a pas été atteint et
l’approche européenne actuelle n’a pas fait d’émules dans le reste du monde.
De plus, l’exploitation pionnière du gaz de schiste aux Etats-Unis aura des
conséquences majeures sur les prix des énergies fossiles dans un futur
proche.
La problématique climatique est un phénomène global et doit être envisagée en
tant que telle. La proposition européenne ne tient pas assez compte de cette
réalité. Elle a en effet fixé un objectif inconditionnel de réduction de 40%
des émissions d’ici 2030 pour l’Europe alors que les émissions de l’Union ne
représentent aujourd’hui qu’environ 10% des émissions dans le monde. L’Asie,
en croissance continue, et le Moyen-Orient sont responsables pour plus de 50%
des émissions de gaz à effet de serre. De plus, les émissions en Europe ont
diminué de 50 mégatonnes de CO2 en 2011 par rapport aux niveaux de 2010
tandis que la Chine a, quant à elle, connu une augmentation de 300 mégatonnes
de CO2.
En Belgique, l’industrie chimique et des sciences de la vie a déjà réalisé
des efforts considérables en matière d’énergie. Elle a ainsi réduit ses
propres émissions de gaz à effet de serre par volume produit de 77% depuis
1990. Depuis 1990, la production totale de l’industrie chimique et des
sciences de la vie en Belgique a plus que triplé, alors que la consommation
énergétique n’a augmenté que de 40%. Le coût de l’énergie demeure cependant
un facteur crucial pour garantir la compétitivité de notre industrie. Il est
en grande partie influencé par le prix de gaz, qui est trois fois plus cher
en Europe qu’aux USA, et par la contribution aux énergies renouvelables et la
cogénération, ainsi que par des taxes publiques. L’Europe se doit de
développer un plan cohérent visant à réduire ces coûts énergétiques en vue de
garantir la pérennité et le développement de l’industrie chimique en Europe.
essenscia plaide pour une nouvelle politique européenne énergie et climat qui
soit à la hauteur d’une économie globale et aspire au maintien de la
prospérité grâce à la contribution de l’industrie dans un cadre durable. La
solution réside dans une stratégie qui mise sur la valeur ajoutée et sur
l’innovation pour le développement de technologies réduisant les émissions
aussi bien au sein de l’UE qu’en dehors de ses frontières. La R&D devrait
donc être au cœur de la stratégie européenne afin que des technologies
innovantes mais compétitives puissent être développées.
Durant le sommet européen des 20 et 21 mars, le Conseil européen se
prononcera non seulement sur ce nouveau paquet mais également sur un plan de
relance pour une renaissance industrielle européenne. L’Europe ambitionne de
faire passer la part de l’industrie dans le PIB de l’Union de 16 à 20% mais
pour y parvenir, il est essentiel que l’Europe restaure un climat positif
d’investissement. A cet effet, l’Europe doit indiquer clairement à l’industrie
qui produit de manière durable qu’elle est la bienvenue en Europe et lui
apporter le soutien nécessaire au développement de solutions innovantes pour
le climat. « L’Europe devra revoir sa stratégie tout comme son système
européen d’échange de quotas d’émission afin que ses propositions puissent
non seulement répondre à la problématique du changement climatique mais
également permettre la réindustrialisation de l’Europe », déclare Yves
Verschueren, administrateur délégué d’essenscia.
Il est aujourd’hui essentiel de mener la réflexion au-delà des frontières
européennes et de faire le bon choix au sein d’une économie mondialisée afin
de pouvoir gagner le combat contre le CO2 et de rétablir la compétitivité en
Europe.
(Belga)
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samedi 25 janvier 2014
Vision climat 2030 de l'UE: manque de synergie entre politique climatique & industrielle

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