L'Union européenne et la Russie ont
procédé hier, 4 juin 3013, à la signature d'un nouvel accord de coopération
concernant le contrôle des précurseurs de drogues, lors du sommet
UE-Russie à Ekaterinbourg.
Cet accord avait été signé
précédemment au nom de l'Union par la présidence irlandaise du Conseil à
Bruxelles et, lors du sommet, par la haute représentante de l'Union
pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et
vice-présidente de la Commission, Mme
Catherine Ashton, tandis que le directeur du service fédéral des
stupéfiants, M. Viktor Ivanov, l'a signé au nom de la Fédération russe.
L'accord renforcera la coopération
entre l'Union et la Russie en ce qui concerne la prévention du trafic
de précurseurs de drogues destinés à la fabrication de drogues
illicites. Il permettra aux autorités compétentes d'échanger davantage
d'informations pratiques, techniques et scientifiques concernant ces
substances chimiques et de veiller à ce qu'elles ne soient utilisées
qu'à des fins légitimes.
L'Union a déjà conclu onze accords de ce type avec d'autres pays tiers.
M. Algirdas Šemeta, commissaire européen chargé des douanes, a déclaré à ce propos: «Les
douanes ont une double responsabilité: elles doivent protéger notre
société tout en facilitant les échanges commerciaux des entreprises qui
opèrent dans la légalité. Le contrôle des précurseurs de drogues offre
une bonne illustration de l’application de ce principe. En ce qui
concerne les menaces internationales, telles que le trafic de
stupéfiants, la coopération internationale est le meilleur moyen de
défense. Par conséquent, je me réjouis vivement de l'accord signé
aujourd'hui entre l'Union et la Russie en vue d'une étroite
collaboration visant à empêcher l'utilisation de précurseurs de drogues
pour fabriquer des drogues illicites.»
Contexte
Les précurseurs de drogues sont
des substances chimiques qui servent avant tout à produire légitimement
une large gamme de produits tels que les médicaments, les parfums, les
matières plastiques et les cosmétiques. Toutefois, ils peuvent aussi
être utilisés de manière abusive pour produire des drogues illicites
telles que les méthamphétamines, l'héroïne ou la cocaïne.
L'Union a déjà conclu des accords
bilatéraux relatifs aux précurseurs de drogues avec la Bolivie, la
Colombie, l'Équateur, le Pérou, le Vénézuela, le Mexique, les
États-Unis, le Chili, la Turquie et la Chine. Ces accords prévoient une
coopération en matière de contrôle des échanges et d'assistance
administrative mutuelle (échange d'informations).
L'accord s'inscrit dans le cadre
plus vaste de la Convention des Nations unies sur les stupéfiants de
1988, à laquelle l'Union et la Russie sont toutes deux parties.
Il couvre 23 substances
classifiées faisant l'objet d'un contrôle international au titre de la
Convention des Nations Unies de 1988 et instaure également une
coopération en ce qui concerne le contrôle des substances non
classifiées utilisées dans la fabrication illicite de drogues.