jeudi 28 mars 2013

La brique pèse de plus en plus lourd sur l’estomac

La brique pèse de plus en plus lourd sur l’estomac, mais les Belges empruntent toujours de façon saine.
Les Belges investissent plus de fonds propres dans leur habitation et empruntent moins par rapport à leur projet complet d’habitation.
Louvain, le 28 mars 2013 – Comment évolue le crédit habitation des Belges en temps de crise ? Immotheker a effectué une analyse sur base de 5.000 clients et a comparé les grands changements de tendances en 2012 par rapport à 2011. Dans cette étude, Immotheker a fait une distinction entre les célibataires (29 %) et les couples (61 %), les starters (ceux qui achètent leur première habitation) et les « cavaliers » (ceux qui vendent une habitation qui leur appartient pour en acquérir une nouvelle).

Il ressort de l’étude d’Immotheker que, par rapport à l’année 2011, les Belges paient plus pour leur prêt logement. Le montant emprunté pour une habitation était en moyenne 11.000 euros plus élevé en 2012 et le remboursement mensuel 6 % plus élevé. Avec un âge moyen de 35,5 ans, les Belges ont attendu en 2012 un an de plus pour investir. Les célibataires ont dépassé le cap des 37 ans (contre 36 ans en 2011). Bien que le contexte économique soit difficile, il y a néanmoins de bonnes nouvelles. L’année passée, la durée moyenne d’emprunt a diminué de 25 à 24 ans. Et les Belges empruntent toujours de façon saine, car malgré les prix croissants des habitations et l’augmentation concomitante des montants empruntés, les Belges empruntent relativement moins par rapport au coût total du projet. C’est dû au fait qu’ils ont augmenté leur apport personnel de 11 %, qui représente dorénavant plus d’un tiers de l’investissement total.

Tendance 1 : Malgré la diminution des taux, les Belges paient 6 % de plus (par mois)
Notre étude montre que les Belges, par rapport à l’année passée, paient plus pour conclure leur prêt habitation. Ils empruntent en moyenne 185.000 euros contre 174.000 euros un an plus tôt, soit presque 6 % de plus. Cette augmentation de l’investissement a fait grimper le remboursement mensuel moyen à 986 euros, contre 926 euros en 2011. (Les salaires ont augmenté dans la même mesure, de 2.961 euros en 2011 à 3.128 euros en 2012, soit 5,6 % de plus).

Tendance 2 : Les Belges préfèrent une durée d’emprunt plus courte (les prêts sur 30 ans ne sont plus les plus populaires)
Les Belges veulent rembourser leur prêt aussi vite que possible. C’est ce qui ressort du succès des emprunts à durée plus courte. La durée d’emprunt moyenne a diminué d’un an en 2012 (de presque 25 à 24 ans) par rapport à 2011. Les banques ont influencé cette évolution en rendant leurs emprunts de très longue durée (+ de 25 ans) moins intéressants, voire impossibles à contracter. En outre, le taux d’intérêt moyen a diminué, passant de 3,82 % en 2011 à 3,72 % en 2011. Les deux phénomènes ont eu pour conséquence que le nombre d’emprunts à 30 ans a diminué de 40 % en 2011 à 29 % en 2012. Le nombre d’emprunts à 25 ans est passé quant à lui de 29 % à 41 %. Les Belges ont donc décidé d’avoir des dettes moins longtemps.

Tendance 3 : Les Belges augmentent leur apport propre de 10.000 euros
Les Belges ont choisi de consacrer plus de moyens propres à leur projet d’habitation en 2012. Alors qu’ils investissaient 84.000 euros de leurs économies dans leur projet d’habitation l’année passée, ils sont passés à 94.000 euros cette année. En pourcentage, cela signifie que les Belges apportent 11 % de moyens propres en plus au coût total de leur projet d’habitation.

Tendance 4 : L’âge moyen à l’achat d’une habitation continue à augmenter, surtout chez les célibataires
Les Belges achètent de plus en plus tard. Cette augmentation se poursuit depuis plusieurs années. Là où l’âge moyen à l’achat d’une habitation s’élevait à 31 ans en 2007 (juste avant la crise), il a fortement augmenté ces dernières années. L’âge moyen était ainsi de 34,5 ans l’année passée, une augmentation qui a perduré en 2012, pour atteindre désormais 35,5 ans. Chez les célibataires, l’évolution de l’âge d’acquisition d’une première habitation est encore plus significative. En effet, il est passé de 35 ans en 2007 à 36,5 ans en 2011 et à 37 ans en 2012. Chez les « cavaliers » célibataires, l’âge moyen frôle désormais les 45 ans.

Tendance 5 : La crise apprend aux Belges à emprunter de façon plus saine que jamais
Malgré la hausse des prix des habitations et des montants des prêts, les Belges ont emprunté moins cette année par rapport au coût total d’un projet. Là où les Belges empruntaient encore 67 % du coût total d’un projet l’année passée, cette part est tombée à 66 % en 2012. La tendance est encore plus claire lorsqu’on compare avec 2007, la période précédant la crise. Cette année-là, les Belges empruntaient encore 70 % du coût total d’un projet. On peut supposer que la crise rend les Belges encore plus prudents, que les biens ne sont accessibles qu’à condition d’économiser encore plus préalablement, et qu’on achète donc une habitation lorsqu’on est plus âgé.
Tendance 6 : Les Belges sous-estiment leurs futures charges et obligations

Lors de l’achat d’une habitation, les Belges s’intéressent presque exclusivement au remboursement du prêt. Le confort financier que quelqu’un désire avoir au cours de sa vie ne reçoit pas l’attention qu’il mérite. Pour faire en sorte que l’habitation ne devienne pas une charge trop lourde, Immotheker conseille de tenir compte, lors de l’achat d’une habitation et de sa budgétisation, des charges d’habitation (accrues) incombant au propriétaire (entretien, réparations, augmentation des frais d’énergie, etc.), du surcoût des enfants, du fait qu’on va éventuellement moins travailler, etc.

Quelques différences frappantes entre les célibataires et les couples
1. L’apport personnel des célibataires a augmenté de 30 %
C’est principalement chez les célibataires qui achètent une première habitation que l’apport personnel s’est fortement accru dans le prêt logement. Leur part propre a ainsi augmenté de 20.000 euros (de 67.000 à 87.924 euros) par rapport à l’année passée. Leur investissement représente désormais plus de 40 % (contre 35 % en 2011) du montant total. Chose surprenante : les couples starters ont apporté pour la première fois moins de fonds propres dans leur habitation que les célibataires : 75.000 euros pour les couples contre 87.924 pour les célibataires.

2. Les célibataires ne peuvent pas emprunter « encore plus »
Les célibataires qui achètent une première habitation empruntent encore 59 % du coût total du projet, alors que cette part s’élève à 73 % pour les couples. Le coût total a augmenté d’environ 20 % pour les célibataires entre 2007 et 2012. Le salaire mensuel moyen n’a augmenté que de 10 % environ sur la même période. Le montant de l’emprunt a augmenté quant à lui de 5 % sur le même intervalle. Le remboursement de l’emprunt représente en 2012 environ 35 % du revenu mensuel (remboursement de 705 euros/revenus de 2035 euros). Les célibataires ont donc un revenu résiduel d’environ 1.285 euros.
( Belga)