La brique pèse de plus en plus lourd sur l’estomac, mais les
Belges empruntent toujours de façon saine. Les Belges
investissent plus de fonds propres dans leur habitation et
empruntent moins par rapport à leur projet complet
d’habitation.
Louvain, le 28 mars 2013 – Comment évolue
le crédit habitation des Belges en temps de crise ? Immotheker a
effectué une analyse sur base de 5.000 clients et a comparé les
grands changements de tendances en 2012 par rapport à 2011. Dans
cette étude, Immotheker a fait une distinction entre les
célibataires (29 %) et les couples (61 %), les starters (ceux qui
achètent leur première habitation) et les « cavaliers » (ceux
qui vendent une habitation qui leur appartient pour en acquérir
une nouvelle).
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Il ressort de l’étude
d’Immotheker que, par rapport à l’année 2011, les Belges
paient plus pour leur prêt logement. Le montant emprunté pour
une habitation était en moyenne 11.000 euros plus élevé en 2012
et le remboursement mensuel 6 % plus élevé. Avec un âge moyen
de 35,5 ans, les Belges ont attendu en 2012 un an de plus pour
investir. Les célibataires ont dépassé le cap des 37 ans
(contre 36 ans en 2011). Bien que le contexte économique soit
difficile, il y a néanmoins de bonnes nouvelles. L’année
passée, la durée moyenne d’emprunt a diminué de 25 à 24 ans.
Et les Belges empruntent toujours de façon saine, car malgré les
prix croissants des habitations et l’augmentation concomitante
des montants empruntés, les Belges empruntent relativement moins
par rapport au coût total du projet. C’est dû au fait qu’ils
ont augmenté leur apport personnel de 11 %, qui représente
dorénavant plus d’un tiers de l’investissement
total.
Tendance 1 : Malgré la diminution des taux, les
Belges paient 6 % de plus (par mois) Notre étude montre que
les Belges, par rapport à l’année passée, paient plus pour
conclure leur prêt habitation. Ils empruntent en moyenne 185.000
euros contre 174.000 euros un an plus tôt, soit presque 6 % de
plus. Cette augmentation de l’investissement a fait grimper le
remboursement mensuel moyen à 986 euros, contre 926 euros en
2011. (Les salaires ont augmenté dans la même mesure, de 2.961
euros en 2011 à 3.128 euros en 2012, soit 5,6 % de
plus).
Tendance 2 : Les Belges préfèrent une durée
d’emprunt plus courte (les prêts sur 30 ans ne sont plus les
plus populaires) Les Belges veulent rembourser leur prêt aussi
vite que possible. C’est ce qui ressort du succès des emprunts
à durée plus courte. La durée d’emprunt moyenne a diminué
d’un an en 2012 (de presque 25 à 24 ans) par rapport à 2011.
Les banques ont influencé cette évolution en rendant leurs
emprunts de très longue durée (+ de 25 ans) moins intéressants,
voire impossibles à contracter. En outre, le taux d’intérêt
moyen a diminué, passant de 3,82 % en 2011 à 3,72 % en 2011. Les
deux phénomènes ont eu pour conséquence que le nombre
d’emprunts à 30 ans a diminué de 40 % en 2011 à 29 % en 2012.
Le nombre d’emprunts à 25 ans est passé quant à lui de 29 % à
41 %. Les Belges ont donc décidé d’avoir des dettes moins
longtemps.
Tendance 3 : Les Belges augmentent leur apport
propre de 10.000 euros Les Belges ont choisi de consacrer plus
de moyens propres à leur projet d’habitation en 2012. Alors
qu’ils investissaient 84.000 euros de leurs économies dans leur
projet d’habitation l’année passée, ils sont passés à
94.000 euros cette année. En pourcentage, cela signifie que les
Belges apportent 11 % de moyens propres en plus au coût total de
leur projet d’habitation.
Tendance 4 : L’âge
moyen à l’achat d’une habitation continue à augmenter,
surtout chez les célibataires Les Belges achètent de plus en
plus tard. Cette augmentation se poursuit depuis plusieurs années.
Là où l’âge moyen à l’achat d’une habitation s’élevait
à 31 ans en 2007 (juste avant la crise), il a fortement augmenté
ces dernières années. L’âge moyen était ainsi de 34,5 ans
l’année passée, une augmentation qui a perduré en 2012, pour
atteindre désormais 35,5 ans. Chez les célibataires, l’évolution
de l’âge d’acquisition d’une première habitation est
encore plus significative. En effet, il est passé de 35 ans en
2007 à 36,5 ans en 2011 et à 37 ans en 2012. Chez les «
cavaliers » célibataires, l’âge moyen frôle désormais les
45 ans.
Tendance 5 : La crise apprend aux Belges à
emprunter de façon plus saine que jamais Malgré la hausse des
prix des habitations et des montants des prêts, les Belges ont
emprunté moins cette année par rapport au coût total d’un
projet. Là où les Belges empruntaient encore 67 % du coût total
d’un projet l’année passée, cette part est tombée à 66 %
en 2012. La tendance est encore plus claire lorsqu’on compare
avec 2007, la période précédant la crise. Cette année-là, les
Belges empruntaient encore 70 % du coût total d’un projet. On
peut supposer que la crise rend les Belges encore plus prudents,
que les biens ne sont accessibles qu’à condition d’économiser
encore plus préalablement, et qu’on achète donc une habitation
lorsqu’on est plus âgé. Tendance 6 : Les Belges
sous-estiment leurs futures charges et obligations
Lors de
l’achat d’une habitation, les Belges s’intéressent presque
exclusivement au remboursement du prêt. Le confort financier que
quelqu’un désire avoir au cours de sa vie ne reçoit pas
l’attention qu’il mérite. Pour faire en sorte que
l’habitation ne devienne pas une charge trop lourde, Immotheker
conseille de tenir compte, lors de l’achat d’une habitation et
de sa budgétisation, des charges d’habitation (accrues)
incombant au propriétaire (entretien, réparations, augmentation
des frais d’énergie, etc.), du surcoût des enfants, du fait
qu’on va éventuellement moins travailler, etc.
Quelques
différences frappantes entre les célibataires et les couples 1.
L’apport personnel des célibataires a augmenté de 30 % C’est
principalement chez les célibataires qui achètent une première
habitation que l’apport personnel s’est fortement accru dans
le prêt logement. Leur part propre a ainsi augmenté de 20.000
euros (de 67.000 à 87.924 euros) par rapport à l’année
passée. Leur investissement représente désormais plus de 40 %
(contre 35 % en 2011) du montant total. Chose surprenante : les
couples starters ont apporté pour la première fois moins de
fonds propres dans leur habitation que les célibataires : 75.000
euros pour les couples contre 87.924 pour les célibataires.
2.
Les célibataires ne peuvent pas emprunter « encore plus » Les
célibataires qui achètent une première habitation empruntent
encore 59 % du coût total du projet, alors que cette part s’élève
à 73 % pour les couples. Le coût total a augmenté d’environ
20 % pour les célibataires entre 2007 et 2012. Le salaire mensuel
moyen n’a augmenté que de 10 % environ sur la même période.
Le montant de l’emprunt a augmenté quant à lui de 5 % sur le
même intervalle. Le remboursement de l’emprunt représente en
2012 environ 35 % du revenu mensuel (remboursement de 705
euros/revenus de 2035 euros). Les célibataires ont donc un revenu
résiduel d’environ 1.285 euros. ( Belga)
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