vendredi 25 mai 2012

Résultats de l’Enquête Nationale de Delta Lloyd Life sur les Pensions


% des Belges sont très inquiets pour leur future pension, mais 1 Belge sur 3 n’envisage pas de travailler plus longtemps (jusqu'à 65 ans)

Jeudi 24 mai 2012 – Delta Lloyd Life a publié aujourd’hui les résultats de son sondage “La pension s’invite dans le salon des Belges”. L’enquête fait apparaître que plus de la moitié des Belges (57 %) sont très inquiets de la situation financière qui sera la leur à la pension. 74 % de la population est convaincue que la pension légale constituera plus de la moitié des revenus (futurs) du ménage après la pension. Malgré cela, un tiers des répondants ne sont pas disposés à travailler jusqu’à 65 ans, même si près de 9 sur 10 d’entre eux ont conscience que cela les privera d’une partie de leur pension légale. Interrogé sur le top 3 des solutions qui permettraient de garantir la viabilité du système des pensions, le Belge pense principalement à (1) la mise au travail des jeunes chômeurs, (2) une pension complémentaire via l’employeur et (3) une pension de base garantie par l’Etat. Il est frappant de constater que l’idée de travailler plus longtemps (*) est la solution la moins populaire.

(*) Par “travailler plus longtemps” il faut comprendre ici : travailler jusqu’à l’âge de la pension légalement fixé à 65 ans. Il n’est donc pas question ici d’un éventuel recul de l’âge légal de la pension.

En février et mars 2012, l’assureur pension a interrogé 1.450 Belges, en collaboration avec le bureau d’enquêtes indépendant Client Mining, sur les mesures à prendre pour maintenir le système de pension belge. (cf. Annexe 1)
« La pension caracole en tête de l’agenda politique depuis la formation du nouveau gouvernement, fin 2011, » nous explique Annelore Van Herreweghe, la porte-parole de Delta Lloyd Life. « Le tsunami du vieillissement qui s’annonce remet en question la viabilité du système de pension actuel. Les réformes ont été menées tambour battant par le fraîchement nommé Vice-Premier Ministre et Ministre des Pensions Vincent Van Quickenborne. Les pensions constituent depuis lors un sujet brûlant aussi bien Rue de la Loi que dans les médias. L’objectif de ce sondage était d’évaluer dans quelle mesure la pension est devenue un sujet de discussion incontournable au sein des foyers belges. Le Belge moyen est-il sensibilisé aux défis qui nous attendent en matière de pension ? Connaît-il la problématique et entrevoit-il des solutions ? Se résigne-t-il à la solution que l’on préconise Rue de la Loi, à savoir travailler plus longtemps  ? Et ce fameux fossé entre les générations aux conceptions contradictoires en matière de pension, existe-t-il réellement ? »
Le sondage en ligne s’adressait à la catégorie d’âge de 18 à 64 ans.
Enquête Nationale 2012 sur les Pensions : La pension s’invite dans le salon du Belge

Près de 3 Belges sur 5 sont très inquiets pour leur (future) pension
57 % des répondants âgés de 18 à 64 ans sont très inquiets de la situation financière qui sera la leur à la pension, bien plus que de leur situation financière actuelle (40 %) (**) (cf. Annexes 2 et 3).
« L’attention que les médias accordent aux pensions peut avoir des effets pervers, » poursuit Annelore Van Herreweghe. « Il faut bien sûr attirer l’attention de la population sur les défis auxquels est confronté le système de pension, pour la sensibiliser et l’informer. Mais souvent la situation actuelle n’est abordée que sous l’angle ‘dramatique’ en éludant l’éventualité d’une possible réforme du système, ce qui a pour effet d’alarmer la population et de lui faire redouter l’avenir. Tant qu’on y est, profitons-en pour réformer notre système de pension de façon approfondie, réfléchie et surtout durable. »

(**)  Lors de l’Enquête Nationale de 2008 sur les Pensions, Delta Lloyd Life avait déjà interrogé le Belge sur ses inquiétudes. À l’époque, 44 % des répondants s’inquiétaient de leur situation financière à la pension et 27 % s’inquiétaient de leur situation financière actuelle. Les craintes du Belge par rapport à ses finances se sont donc accentuées.

Malgré l’inquiétude que lui cause sa pension, 1 Belge sur 3 n’est pas disposé à travailler jusqu’à 65 ans…

33 % des Belges rejettent l’idée de travailler jusqu’à 65 ans. Ce pourcentage est le plus élevé parmi les ouvriers de plus de 50 ans (52 %) et les fonctionnaires de plus de 50 ans (52 %). A contrario, un nombre pratiquement égal de répondants se déclarent tout à fait disposés à travailler jusqu’à 65 ans (31 %). Ce sont principalement les indépendants de plus de 50 ans (64 %) et les étudiants (52 %) qui acceptent cette idée (cf. Annexe 4). « Une tendance positive qui va en s’accentuant par rapport aux années précédentes (***)  » précise Annelore Van Herreweghe, « et un résultat visible et mesurable qui fait suite aux efforts entrepris pour sensibiliser à la problématique des pensions. Mais malgré l’inquiétude quant à l’avenir financier, tout le monde n’est pas encore convaincu de la nécessité de travailler plus longtemps, tant s’en faut. »
Seuls un peu plus d’un quart des Belges (28 %) se déclarent d’accord avec l’idée que celui qui est physiquement apte devrait travailler jusqu’à 65 ans. Il est frappant de constater que la moitié des répondants (49 %) ne sont pas du tout d’accord avec cette idée (cf. Annexe 5).

(***) Lors de l’Enquête Nationale de 2007, Delta Lloyd Life avait posé la question suivante : “Etes-vous disposé à travailler plus longtemps pour que tout le monde puisse bénéficier à l’avenir d’une pension légale ?” Les réponses furent les suivantes : 25 % : Non, je souhaite prendre ma pension dès que possible, 42 % : Non, je souhaite prendre ma pension vers l’âge de 60 ans, 20 % : Oui, je suis disposé à travailler jusqu’à 65 ans, 13 % : Oui, même au-delà de 65 ans si nécessaire mais moyennant une pension plus élevée. Il s’avérait donc que 67 % des Belges n’étaient pas disposés à travailler jusqu’à 65 ans.
…même si près de 9 sur 10 d’entre eux ont conscience que cela les privera d’une partie de leur pension légale

Près de 9 Belges sur 10 qui ne souhaitent pas travailler jusqu’à 65 ans ont conscience que cela les privera d’une partie de leur pension légale. En outre, 74 % de la population est convaincue que la pension légale constituera plus de la moitié des revenus (futurs) du ménage après la pension (cf. Annexe 6). « Même en sachant que le fait d’arrêter de travailler plus tôt aura un effet négatif sur la pension légale et en étant conscient du fait que la pension légale constituera une partie importante des revenus ultérieurs du ménage, près d’un tiers des répondants ne sont pas disposés à travailler jusqu’à 65 ans. C’est interpellant » estime la porte-parole de Delta Lloyd Life, « d’autant plus que le Belge affirme craindre les problèmes financiers après la pension. »

…à peine la moitié des Belges saisissent l’opportunité de se constituer un complément de pension

De même, s’il doit choisir entre une augmentation de salaire aujourd’hui ou le double du montant investi dans une assurance pension pour demain, moins d’1 Belge sur 2 (46 %) opte pour demain (cf. Annexe 7). « Même lorsqu’on leur offre la possibilité de se constituer un complément de pension via leur employeur, à peine la moitié des Belges saisissent cette opportunité, » poursuit Annelore Van Herreweghe. « C’est doublement interpellant, car l’enquête proposait de choisir entre une augmentation de salaire immédiate de 100 euros et un investissement annuel du double de ce montant (200 euros) en prévision de la pension. Malgré les grandes inquiétudes que leur cause la pension, les Belges ne semblent que très moyennement enclins à se prendre en charge. »

Inciter les jeunes au travail plutôt qu’allonger le temps de travail est la solution la plus populaire pour garantir la viabilité du système

Interrogé sur le top 3 des solutions qui permettraient de garantir la viabilité du système des pensions, le Belge pense principalement à la mise au travail des jeunes chômeurs (51 %), à une pension complémentaire via l’employeur (29 %) et à une pension de base garantie par l’Etat (24 %). Il est frappant de constater que l’idée de travailler plus longtemps est la solution avancée comme étant la moins populaire : interdire de prendre sa pension avant 65 ans (5 %), relever l’âge de la pension à 67 ans (5 %) et indexer automatiquement l’âge réel de la pension en fonction de l’espérance de vie (8%) sont les solutions qui recueillent le moins d’approbation (cf. Annexe 8).
« En fait, le Belge reste perplexe concernant le financement du système de pension », poursuit la porte-parole de Delta Lloyd Life. « Travailler plus longtemps ne lui semble manifestement pas une solution envisageable, en tout cas il n’y est pas disposé. C’est pourtant la solution préconisée par le gouvernement pour garantir la viabilité du système. Le Belge semble donc perplexe quant aux mesures à adopter, et compte sur les autres pour fournir les efforts nécessaires. Selon lui, la solution est à chercher auprès des jeunes, des employeurs et de l’Etat. »

Bien qu’elle soit sérieusement malmenée, la solidarité entre les générations ne préoccupe qu’1 Belge sur 4
Les répondants accordent manifestement de l’importance à la solidarité entre les jeunes et les seniors (67 %) (cf. Annexe 9). Mais le Belge s’inquiète relativement peu (25 %) de la solidarité intergénérationnelle (cf. Annexe 10). Ce sujet se retrouve d’ailleurs à la dernière place sur la liste des sujets d’inquiétude du Belge.
« Les résultats de l’enquête ont été analysés séparément pour différentes générations, et il en ressort très clairement qu’il n’y a pas de réel ‘fossé entre les générations’ », affirme Annelore Van Herreweghe. « Il y a des différences entre la jeune génération et la génération plus âgée, mais les tendances sont les mêmes et on ne peut pas réellement parler de fossé. Toute la question est de savoir si cela va perdurer. Pratiquement tous les profils estiment que la viabilité du système de pension dépend en majeure partie de la solution du problème du chômage des jeunes. Aujourd’hui, les jeunes eux-mêmes sont de cet avis, fût-ce dans une moindre mesure (45 % des 18-34 ans) que leurs aînés (58 % des 50-64 ans). Mais comment réagiront-ils s’ils apprennent notamment que la génération des seniors n’est pas disposée à travailler plus longtemps ? Si ces deux générations ne mettent pas un peu d’eau dans leur vin, la situation actuelle pourrait constituer le terreau d’un futur conflit de générations. »
Qui plus est, seul 1 Belge sur 3 affirme avoir contribué personnellement à la solidarité intergénérationnelle (cf. Annexe 11).
« La solidarité intergénérationnelle est, dans notre système de répartition par lequel les cotisations de la population active servent à financer les pensions actuelles, l’un des piliers du système de pension belge. Pourtant, le Belge estime ne contribuer que très modérément à ce système. On peut se demander dans quelle mesure le Belge est familiarisé avec le principe de solidarité qui caractérise notre système de pension. »

Conclusion générale

« La prise de conscience du défi des pensions est comparable à un lent cortège parti de la Rue de la Loi, qui arrive enfin Rue du Village après avoir emprunté l’Avenue des Médias, » conclut Annelore Van Herreweghe, porte-parole de l’assureur pension. « La phase de sensibilisation est à présent engagée et commence à porter ses fruits. Le sujet s’invite à présent dans le salon des Belges. Une seconde phase s’impose car les problèmes précis du système de pension belge et les solutions envisageables sont encore largement méconnus du Belge, qui compte encore trop souvent sur les autres. La nécessité de sensibilisation et d’information est donc plus que jamais d’actualité. Un rôle taillé sur mesure pour Delta Lloyd Life. La problématique des pensions implique en effet la responsabilité partagée de tous les acteurs : l’Etat, les organismes privés comme Delta Lloyd Life, mais également les employeurs et les citoyens. »

« La constatation qu’il n’existe pas aujourd’hui de grandes divergences de vue entre les différentes générations constitue une agréable surprise, » poursuit la porte-parole de Delta Lloyd Life. « Mais il y a lieu de rester vigilant. Peut-être n’y a-t-il pas aujourd’hui de fossé entre les générations, mais les résultats de l’enquête font apparaître que la solidarité est fragile. Tous les doigts pointent en direction des jeunes pour solutionner le problème des pensions, mais les aînés devront eux aussi apporter leur pierre à l’édifice si l’on veut écarter tout risque de frustration intergénérationnelle.
Le fossé auquel on assiste actuellement est plutôt celui qui se creuse entre le citoyen et la politique. Autrement dit : la fanfare de la pension partie de la Rue de la Loi est entre-temps arrivée Rue du Village, mais pour l’instant la musique qu’elle interprète n’est pas au goût de tout le monde. La mesure principale qu’impose le gouvernement actuel – travailler plus longtemps – n’est pas (encore) la bienvenue dans le salon des Belges. »
Delta Lloyd Life en appelle à considérer le défi des pensions comme une opportunité. « Le vieillissement impose de réformer notre système de pension en profondeur et durablement. Discutons et informons à tous les niveaux de la société, pas uniquement Rue de la Loi. C’est le meilleur moyen d’impliquer tout un chacun dans la problématique de la pension et la recherche de solutions, » nous dit encore Annelore Van Herreweghe.
C’est précisément ce que nous avons fait lors de la présentation à la presse des résultats de cette Enquête Nationale : le Vice-Premier Ministre et Ministre des Pensions Vincent Van Quickenborne a dialogué de façon ouverte et constructive avec 40 Belges. « Nous avons été agréablement surpris par la réponse du Vice-Premier Ministre, qui a accepté avec enthousiasme notre invitation à débattre avec un groupe de concitoyens, » poursuit la porte-parole de l’assureur pension. « Il s’efforce manifestement de rester disponible, même en dehors de la Rue de la Loi. Et cela s’avère plus que nécessaire. »
( Belga)